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Carnets d'un païen - Page 4

  • Féminisme et langue française

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    Depuis quelques années, les féministes, qui ne sont pas à une connerie près, essayent de faire gober aux français une série de néologismes ridicules qu’on est sommé d’accepter sous peine d’hérésie : préfète, soldate, et même… autrice (oui oui, c’est le féminin d’auteur). En dépit de leur agressivité habituelle, d’une exposition médiatique importante de leur théories fumeuses et du soutien d’un certain nombre de ministres (ou devrais-je dire : de ministresses) il faut avouer que les français sont plutôt réticents.

    Loin de moi l’idée de me réclamer de l’académie française, remplie de vieux croulants de moins en moins lettrés. Mais on sent bien qu’il y a un problème, et qu’en dehors du microcosme politico-médiatique, personne ou presque ne se risque à utiliser ces nouvelles formes. Pour quelles raisons ? Nos idéologues de service ont bien sur des réponses toutes trouvées : sexisme endémique de la société, poids des traditions patriarcales, voire carrément sexisme de la langue française. Ben voyons.

    Une chose semble échapper à tous ces beaux esprits : en français comme ailleurs, on ne forme pas les mots comme on veut. Tout cela obéit à l’histoire de la langue et à des règles internes qui ont leur cohérence et n’ont rien à voir avec la domination patriarcale. Le suffixe –esse par exemple, qu’on trouve dans le féminin prophétesse, remonte, par l’intermédiaire du latin, aux féminins grecs en –issa, dérivés de basilissa, la reine, un mot hellénistique créé pour éviter les confusions de l’ancien mot, basileia, qui pouvait aussi signifier la royauté. Je ne connais pas assez la linguistique et l’histoire de la langue française pour dire en vertu de quoi certains mots ont pris ce suffixe et d’autres non, mais mon petit doigt me dit que ça n’a rien à voir avec la domination masculine et « l’outrecuidance phallique ».

    Histoire de rire un peu, voici d’ailleurs un superbe exemple d’ignorance crasse, entendu sur France 24 dans l’émission Actuelles. Le « féminicide ». Homicide étant, dans l’esprit de ces débiles le meurtre d’un homme. Pas de bol, homicide vient du latin homo, qui désigne l’être humain en général (une femme pouvant parfaitement dire « homo sum », même chez le très machiste Juvénal). L’homme, avec un service trois pièces, c’est vir (qui a donné le mot viril, si détesté par nos  militantes du progrès). D’où l’absurdité de ce néologisme, qui finira oublié dans les musées de la connerie féministe.

    Second problème : on ne change pas une langue par décrets. C’est l’usage des locuteurs qui décide du destin d’un mot. Si le français moyen considère que le mot « soldate » est ridicule, et pas les mots « tueuse » ou « actrice » il en a le droit. Ça s’appelle le sentiment qu’il a de sa langue, et aucun sectaire, même avec un doctorat de linguistique, ne peut le sommer de parler de telle ou telle manière.

    On se demande bien d’ailleurs où les « linguistes féministes », comme Edwige Khaznadar, dont les ¾ des considérations et des références bibliographiques ne sont pas linguistiques, mais idéologiques, ont bien pu avoir leur diplôme. Elle non plus n’a pas compris que le mot homme veut avant tout dire « être humain » et que s’il désigne aussi l’individu de sexe masculin, c’est en fonction de processus séculaires très complexes qu’on ne saurait expliquer par des considérations morales. Mais qu’importe l’histoire et l’étymologie, notre brave dame fait des enquêtes chez quelques dizaines de gugusses et croit pouvoir ainsi cerner le « vrai sens » du mot. « Vrai sens » ? C'est-à-dire ? Ce mot, comme beaucoup d’autres, a plusieurs sens, qui varient en fonction des époques, des régions, des personnes… En vertu de quoi le sens étymologique, qui en outre est le plus abstrait et général, serait illégitime ? On croit rêver.

    Le monde a besoin de savants armés d’une méthode rigoureuse, non d’idéologues qui pensent que leurs diplômes rendent scientifiques leur prêchi-prêcha moral. Tout ce qui sort de la bouche d’un historien n’est pas science historique. Les historiens de gauche et autres linguistes féministes feraient bien de s’en aviser.

     

    Pour aller plus loin, je vous conseille notamment l’article d’Antoine Meillet « le nom de l’homme » disponible ici :

    http://ctlf.ens-lyon.fr/t_voirtexte.asp?num=1040&fic=5314_fr_Meillet_1_T16&aut=Meillet, Antoine&txt=1&hd=1

    Ceux qui auront le courage de lire ce texte, probablement affreusement sexiste, constateront qu’il est basé sur une science beaucoup plus solide que la bouillie idéologico-moraliste de Mme Khaznadar et ses compères. Que M. Meillet n’avait pas besoin de faire des micro-trottoirs avec un dessin de femme préhistorique pour constater que « pour le sentiment d'un Français du peuple, le mot ‘homme’ désigne avant tout l'opposé de la femme. » Et qu’en outre, le double sens du mot homme en français n’a rien à voir avec la « mentalité archaïque », puisque c’est une innovation du français et de l’anglais par rapport aux langues indo-européennes plus anciennes (latin, grec, germanique, sanscrit…)

  • L'université, antre de la connerie

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    Dites-vous « narration autodiégétique » plutôt que « récit à la 1ère personne » ? Parlez-vous de « paradigme » plutôt que de « modèle » ? Le jargon pseudo-savant de la sociologie et de l’anthropologie culturelle a-t-il pour vous des attraits cachés ? Vous êtes fin prêt à intégrer l’université et son ramassis de guignols.

    Bon j’avoue, pour quelqu’un qui a bac+5, se moquer de l’enseignement supérieur, c’est comme dénoncer la malbouffe en ayant mangé chez Mc Donald de 15 à 25 ans. Mais quand même, y a un moment où l’on se rend compte qu’on avale de la merde. Moi, les doutes ont commencé quand j’ai vu un mec débiter une conférence en anglais devant un auditoire qui n’en comprenait pas un mot. Ou peut-être le jour où j’ai entendu une prof se plaindre de l’orthographe d’élèves qui mettaient -ent au bout des noms et -s au bout des verbes, en 4ème année. Non attendez, c’est quand on m’a dit de mettre une bibliographie en allemand, même si je n’en lisais pas un mot. Ou une autre fois encore, qui sait ?

    La connerie universitaire actuelle est incommensurable. La plupart de ces éminents professeurs n’ont absolument aucune culture générale. Ils se cantonnent à un tout petit domaine, dans lequel ils sont surs de régner en maîtres, étant à peu près les seuls à s’y intéresser. On est à des kilomètres des intellectuels de jadis, d’une authentique vie de l’esprit. La plupart de ces grands spécialistes n’auraient pas un mot à dire sur la littérature ou l’actualité. Les lettrés de l’antiquité en crèveraient de rire.

    L’université écrit beaucoup. Elle a presque plus d’auteurs que de lecteurs. Et pour cause, la ratatouille qu’elle produit en masse est à peu près illisible. Dans le genre, je vous conseille la prose de Pierre Brulé ou de Claude Calamme. Les titres à eux seuls donnent le ton : « Comment percevoir le sanctuaire grec ? Une analyse sensorielle du paysage sacré » ou « Masques d’autorité. Fiction et pragmatique dans la poétique grecque ». J’adore le polythéisme antique et la poésie, mais je ne lirais pas ces cochonneries verbeuses pour un empire. Vous croyez le bon Cléomène mauvaise langue ? Allez voir par vous-même les articles (récents) d’un site comme Persée. Le nombre de coquilles dans ces pages jargonneuses ne peut vouloir dire qu’une chose : non seulement la plupart de ces rigolos ne se relisent pas, mais personne ne les lit.

    En bref il nous « semble falloir parler » (comme disent les savants) d’un véritable ramassis d’andouilles. Leur nombre même en est témoin : les campus occidentaux fabriquent des dizaines de milliers de professeurs, des dizaines de millions de diplômés. On ne produit rien de bon à une échelle aussi massive. L'université, c’est comme les chocolats Léonidas : l’excellence pour ceux qui ne connaissent que de nom, de la merde pour les connaisseurs.

  • Séduction, piège à cons

    séduction,piège à cons, connerie certifiée

    Dans les sociétés équilibrées, le paysan trousse allègrement les paysannes après leur avoir compté fleurette et les gens évolués invitent des filles légères pour les tringler moyennant finances. Actuellement, on voudrait que tout le monde drague en boite, et évidemment, ce mix de tam tam et de mauvais alcool ne peut pas convenir à tout le monde.

    Mai 68 s’en foutait des grosses moches et des garçons timides. C’est ce que Dany le rouge et ses compères ne vous diront jamais. Résultat : notre belle génération Y baise globalement moins que celle de nos grands-parents (même si tout est fait pour vous faire croire le contraire, de mamie qui jure n’avoir jamais vu de bite à vos meilleurs potes qui prétendent enchainer 10 filles par jour). Après l’impasse évidente des sites de rencontre (ces attrape-couillon avec 90/100 de mecs et 10/100 de faux profils féminins) un tout nouveau genre de site a pris le relai. La recette ? Vous vendre des solutions qui marchent très bien sur le papier, mais ne donneront jamais rien en pratique.

    Il faut lire Artdeseduire, SéductionbyKamal et tout le tralala pour le croire. Les 7 questions pièges du premier rendez-vous, Comment paraitre viril, etc. Comme si un mec allait devenir viril en lisant un article. Acheteurs de rêves, bonsoir. Heureusement, le jargon associé permet de se sentir malin. Kiss close, fuck close, pick up artist, friendzone, opener, j’en passe et des meilleures. De quoi pondre des phrases jargonneuses à souhait, dignes d’une thèse d’anthropologie culturelle. « Je l’ai kiss close mais je n’ai pas réussi à passer son bitch shield ! Help les mecs ! J’ai pas assez travaillé mon game ou quoi ? »

    La vérité, c’est que la séduction façon Casanova n’est pas faite pour tout le monde, pas plus que la linguistique, les beaux-arts ou le tir à l’arc. Faire croire au mec de base qu’il va réussir à chopper toutes les filles en boite grâce à de bons tuyaux, voilà du filon s’il en est, de l’attrape-nigaud toute catégorie, l’arnaque hors concours.

    En particulier, dire aux types du genre Harry Potter qu’ils doivent imiter les surfeurs/jocks/futurs éboueurs est le plus mauvais conseil imaginable, c’est se planter sur toute la ligne. Si j’ai tort, montrez-moi des introvertis/geeks/1ers de la classe qui se sont mis à chopper en boite à la chaine grâce à ces sites. Et des plombiers qui parlent le vieux persan, tant qu’on y est.

    Le pire, c’est qu’un paquet de gugusses, égarés par leur bite, tombent dans le panneau et alimentent ces sites grotesques qui vivent de la misère sexuelle contemporaine. Entre deux articles bidons, peut-être même achèteront-ils un livre ou une vidéo miracle à 100 balles pièce, qui sait ? A ce prix, votre bon Cleomenes a bien une méthode pour avoir à coup sûr un canon dans votre lit ce soir, mais par respect pour la légalité, la dignité des femmes et Najat Vallaud Belkacem, il vous laissera chercher par vous-même ce que ça peut être.

  • Espèce de créature !

    créature d'allah

    Si vous avez des amis musulmans (ou disons des connaissances), vous les avez probablement déjà entendu dire une ânerie du genre « Nous sommes tous des criatures d’Allah ! » Les juifs ou les chrétiens sortent régulièrement le même genre de sornettes, en plus policé. Avec le monothéisme, l’homme devient une sorte de produit manufacturé.

    S’imaginer qu’un bonhomme imaginaire est à l’origine de notre vie est l’un des plus beaux exemples du pouvoir de l’imagination et de l’aveuglement volontaire. Le dernier des imbéciles sait qu’il vient du ventre de sa mère, laquelle est née de sa mère, et ainsi de suite. Depuis plus de cent ans, on sait grâce à Darwin que l'espèce humaine n’a pas été modelée façon Play Do, mais qu’elle descend d’autres espèces.

    Les récits de la Genèse et cie, en dépit de toutes les contorsions et tours de passe-passe rhétorico-théologiques imaginables, ne valent pas mieux que les cosmogonies des Apaches ou des Mohicans. Tout au plus peut-on envisager une vague et lointaine « cause première », comme Aristote l’avait théorisé des siècles avant l’émergence du christianisme.

    Mais en dépit de ces évidences, les Frankenstein monothéistes continuent de nous bassiner avec leurs histoires de création, à grands coups de comparaisons plus bancales qu’une table bicentenaire. Il faut dire que ce bon Voltaire en personne a raconté des bêtises de ce genre. Il ne concevait pas cette horloge qu’est, selon lui, le monde, sans horloger. Pour ma part, je ne vois pas trop de ressemblance entre la planète terre et une horloge... 

    Et quoi, comparer le monde à un produit fabriqué est censé prouver que le monde a été lui-même fabriqué ? Il faut être complètement stupide pour ne pas voir ce que ce genre de raisonnement a de pourri. Moi je ne connais pas d'horloge sans aiguilles, et je n'ai pas encore vu celles de la terre.

    Dans le même registre, j’ai entendu un...hum...bruxellois dire qu’on ne faisait pas pousser une plante sans pot, sans terre et sans arrosage. Faut pas le répéter trop fort, mais il y a dans mon jardin plusieurs arbres qui n’ont eu besoin d’aucun arrosoir ni d’aucun pot de terre pour grandir. Quant aux fleurs, elles se sont épanouies sans jardinier ni arrosoir. Le soleil et la pluie, que vénéraient jadis ces arriérés de païens, les ont fait pousser toutes seules.

  • Alésia ? Connais pas !

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    Notre président, qui vient de « panthéoniser » à grand bruit quatre illustres inconnus, n’a pas daigné envoyer le moindre représentant du gouvernement pour le bicentenaire de la bataille de Waterloo. Le moment était pourtant parfaitement choisi pour bêler des couplets de paix union-européistes en chœur avec d’autres dirigeants. Et puis merde, une défaite française, une victoire des étrangers, ça devrait inspirer tout socialiste digne de ce nom ! Raté, notre classe dirigeante fait une allergie tellement aigue à Napoléon qu’elle refuse même de commémorer ses revers. Porcinet a préféré célébrer ce non-évènement complet qu’est l’appel du général de Gaulle. Dommage, y a de bons petits restos près de la butte du lion, bobonne aurait sans doute été ravie.

    Y a pas à dire, ces gens ont autant le sens de l’histoire qu’un cro-magnon avait le sens de l’astrophysique. On célèbre avec tambours et trompettes des gugusses qui ont tout au plus fait dérailler un train allemand en 40, on commémore un appel à la radio qu’à peu près personne n’a entendu, et on ignore superbement une bataille qui a fait basculer l’histoire de l’Europe en une journée. C’est à mourir de rire. Pareille connerie devrait être punie par des lectures obligatoires à la pelle.

    Voilà à quoi mène la pensée ambiante en général et le socialisme en particulier : une totale incapacité à hiérarchiser les hommes, les œuvres, les évènements. Il y a des gens qui ne savent plus faire la différence entre un évènement majeur de l’histoire et une anecdote, entre un grand auteur et leur écrivain favori, entre  un bâtisseur de civilisation et un aventurier parmi cent autres. On met Jean Moulin au même niveau qu’Alexandre le grand et Sedhar Senghor à coté de Victor Hugo. Résultat : une confusion générale, une profusion de fantômes, une vraie caverne de Platon à grande échelle, où l’on fait défiler des ombres sans consistance oubliées sitôt évoquées.

     

    Cela ne veut pas dire pour autant que les hommes lambda ne font pas l’histoire. Soyons honnêtes : le dernier des trouffions présent à Waterloo a fait davantage l’histoire que les ¾ des bonhommes des années 39-45 dont on nous rabâche les oreilles à longueur de temps. La preuve ? On parlera sans doute encore de l’épopée napoléonienne dans des siècles. Pas sûr que ce soit le cas de Jean Zay et cie.