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napoléon

  • Alésia ? Connais pas !

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    Notre président, qui vient de « panthéoniser » à grand bruit quatre illustres inconnus, n’a pas daigné envoyer le moindre représentant du gouvernement pour le bicentenaire de la bataille de Waterloo. Le moment était pourtant parfaitement choisi pour bêler des couplets de paix union-européistes en chœur avec d’autres dirigeants. Et puis merde, une défaite française, une victoire des étrangers, ça devrait inspirer tout socialiste digne de ce nom ! Raté, notre classe dirigeante fait une allergie tellement aigue à Napoléon qu’elle refuse même de commémorer ses revers. Porcinet a préféré célébrer ce non-évènement complet qu’est l’appel du général de Gaulle. Dommage, y a de bons petits restos près de la butte du lion, bobonne aurait sans doute été ravie.

    Y a pas à dire, ces gens ont autant le sens de l’histoire qu’un cro-magnon avait le sens de l’astrophysique. On célèbre avec tambours et trompettes des gugusses qui ont tout au plus fait dérailler un train allemand en 40, on commémore un appel à la radio qu’à peu près personne n’a entendu, et on ignore superbement une bataille qui a fait basculer l’histoire de l’Europe en une journée. C’est à mourir de rire. Pareille connerie devrait être punie par des lectures obligatoires à la pelle.

    Voilà à quoi mène la pensée ambiante en général et le socialisme en particulier : une totale incapacité à hiérarchiser les hommes, les œuvres, les évènements. Il y a des gens qui ne savent plus faire la différence entre un évènement majeur de l’histoire et une anecdote, entre un grand auteur et leur écrivain favori, entre  un bâtisseur de civilisation et un aventurier parmi cent autres. On met Jean Moulin au même niveau qu’Alexandre le grand et Sedhar Senghor à coté de Victor Hugo. Résultat : une confusion générale, une profusion de fantômes, une vraie caverne de Platon à grande échelle, où l’on fait défiler des ombres sans consistance oubliées sitôt évoquées.

     

    Cela ne veut pas dire pour autant que les hommes lambda ne font pas l’histoire. Soyons honnêtes : le dernier des trouffions présent à Waterloo a fait davantage l’histoire que les ¾ des bonhommes des années 39-45 dont on nous rabâche les oreilles à longueur de temps. La preuve ? On parlera sans doute encore de l’épopée napoléonienne dans des siècles. Pas sûr que ce soit le cas de Jean Zay et cie.