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langue française

  • L'anglomanie, une connerie bien française

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    De nos jours, tout Français digne de ce nom parle couramment l’anglais. Du préado qui joue à Fortnite en crachant 15 mots anglais à la minute pour faire « pro gamer » au président de la république qui se ridiculise en voulant à tout prix parler anglais, quitte à faire des erreurs d’élève de quatrième. Tout colonisé aime baragouiner la langue de ses maitres, après tout. Même les universitaires s’y mettent, et l’on ne conçoit plus de doctorat sans quelques conférences bien senties et inaudibles dans la lingua franca d’outre-Atlantique.

    Voilà à quoi en sont réduits les Français : bafouiller un sabir, en signe d’obéissance à leurs chefs, alors même qu’ils perdent la maitrise de leur langue maternelle (les deux vont souvent de pair). On voit ainsi des gens, parfois surdiplômés, qui ne maitrisent plus que sommairement la syntaxe et l’orthographe de leur langue, mais truffent leurs phrases de mot en -ing, pour faire les malins.

    Osez leur faire remarquer le ridicule de l’affaire, ils vous répondront avec condescendance qu’il n’existe pas de mot français équivalent. Que rien ne peut rendre la richesse et la densité intellectuelle inouïe du mot meeting, par exemple. Qu’il n’existe pas de traduction pouvant rendre toutes les nuances de sens de tel ou tel mot anglais. Ce genre de raisonnement peut valoir pour le vocabulaire intellectuel et civilisationnel de toutes les langues du monde. Quand le français traduit par « fidélité », « foi » ou « confiance » le mot latin fides, il ne rend que très partiellement la richesse de ce mot, qui s’enracine dans la pensée et la civilisation latine. Pourtant, nos grands intellectuels cosmopolites ne truffent pas leur prose de mots latins, pas plus que de mots italiens, grecs, allemands ou espagnols. Non, seul l’anglais a leurs faveurs, allez savoir pourquoi.

    Ce qui se cache derrière ces niaiseries, c’est évidemment l’influence anglo-américaine. Nos compatriotes, du pilier de bistrot jusqu’au premier ministre, sont fascinés, hypnotisés, embobinés par l’Amérique. Bercés de cinoche hollywoodien, de musique tam-tam et de thèses sociologico-féministes harvardiennes à longueur d’année, ils sont tous persuadés intimement que les USA ont de grandes leçons à nous donner. Que tout ce qu’ils font, ils le font mieux que nous. Qu’au fond, leur culture est supérieure à la nôtre. Un exemple tout simple : pourquoi est-il plus chouette de s’appeler Cindy ou Britney que Geneviève, Bérangère ou Eugénie ? Pourquoi est-ce plus joli ? Parce que ce sont les prénoms de la puissance dominante. Pour quiconque creuse cinq minutes, il va de soi que l’on a d’un côté des prénoms de starlettes, sans saveur et sans résonnance, souvent des diminutifs modernes taillés à la tronçonneuse, de l’autre des prénoms anciens, plein de sens et d’histoire. Mais allez expliquer ça au crétin de base. Allez l’expliquer à nos « élites », qui tremblent dès qu’on fait référence aux traditions, aux racines, à l’histoire ancienne.

    Au fait, pour la route, essayez de recommander un livre ou un site internet anglophone autour de vous. Vous verrez les gens rouler des yeux, fuir la conversation, essayer de trouver une échappatoire. Parce qu’en pratique, les trois quarts de nos anglophiles forcenés n’entravent pas un mot d’anglais. Ça aurait pu faire une bonne pièce de Molière, quand j’y pense.

  • Féminisme et langue française

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    Depuis quelques années, les féministes, qui ne sont pas à une connerie près, essayent de faire gober aux français une série de néologismes ridicules qu’on est sommé d’accepter sous peine d’hérésie : préfète, soldate, et même… autrice (oui oui, c’est le féminin d’auteur). En dépit de leur agressivité habituelle, d’une exposition médiatique importante de leur théories fumeuses et du soutien d’un certain nombre de ministres (ou devrais-je dire : de ministresses) il faut avouer que les français sont plutôt réticents.

    Loin de moi l’idée de me réclamer de l’académie française, remplie de vieux croulants de moins en moins lettrés. Mais on sent bien qu’il y a un problème, et qu’en dehors du microcosme politico-médiatique, personne ou presque ne se risque à utiliser ces nouvelles formes. Pour quelles raisons ? Nos idéologues de service ont bien sur des réponses toutes trouvées : sexisme endémique de la société, poids des traditions patriarcales, voire carrément sexisme de la langue française. Ben voyons.

    Une chose semble échapper à tous ces beaux esprits : en français comme ailleurs, on ne forme pas les mots comme on veut. Tout cela obéit à l’histoire de la langue et à des règles internes qui ont leur cohérence et n’ont rien à voir avec la domination patriarcale. Le suffixe –esse par exemple, qu’on trouve dans le féminin prophétesse, remonte, par l’intermédiaire du latin, aux féminins grecs en –issa, dérivés de basilissa, la reine, un mot hellénistique créé pour éviter les confusions de l’ancien mot, basileia, qui pouvait aussi signifier la royauté. Je ne connais pas assez la linguistique et l’histoire de la langue française pour dire en vertu de quoi certains mots ont pris ce suffixe et d’autres non, mais mon petit doigt me dit que ça n’a rien à voir avec la domination masculine et « l’outrecuidance phallique ».

    Histoire de rire un peu, voici d’ailleurs un superbe exemple d’ignorance crasse, entendu sur France 24 dans l’émission Actuelles. Le « féminicide ». Homicide étant, dans l’esprit de ces débiles le meurtre d’un homme. Pas de bol, homicide vient du latin homo, qui désigne l’être humain en général (une femme pouvant parfaitement dire « homo sum », même chez le très machiste Juvénal). L’homme, avec un service trois pièces, c’est vir (qui a donné le mot viril, si détesté par nos  militantes du progrès). D’où l’absurdité de ce néologisme, qui finira oublié dans les musées de la connerie féministe.

    Second problème : on ne change pas une langue par décrets. C’est l’usage des locuteurs qui décide du destin d’un mot. Si le français moyen considère que le mot « soldate » est ridicule, et pas les mots « tueuse » ou « actrice » il en a le droit. Ça s’appelle le sentiment qu’il a de sa langue, et aucun sectaire, même avec un doctorat de linguistique, ne peut le sommer de parler de telle ou telle manière.

    On se demande bien d’ailleurs où les « linguistes féministes », comme Edwige Khaznadar, dont les ¾ des considérations et des références bibliographiques ne sont pas linguistiques, mais idéologiques, ont bien pu avoir leur diplôme. Elle non plus n’a pas compris que le mot homme veut avant tout dire « être humain » et que s’il désigne aussi l’individu de sexe masculin, c’est en fonction de processus séculaires très complexes qu’on ne saurait expliquer par des considérations morales. Mais qu’importe l’histoire et l’étymologie, notre brave dame fait des enquêtes chez quelques dizaines de gugusses et croit pouvoir ainsi cerner le « vrai sens » du mot. « Vrai sens » ? C'est-à-dire ? Ce mot, comme beaucoup d’autres, a plusieurs sens, qui varient en fonction des époques, des régions, des personnes… En vertu de quoi le sens étymologique, qui en outre est le plus abstrait et général, serait illégitime ? On croit rêver.

    Le monde a besoin de savants armés d’une méthode rigoureuse, non d’idéologues qui pensent que leurs diplômes rendent scientifiques leur prêchi-prêcha moral. Tout ce qui sort de la bouche d’un historien n’est pas science historique. Les historiens de gauche et autres linguistes féministes feraient bien de s’en aviser.

     

    Pour aller plus loin, je vous conseille notamment l’article d’Antoine Meillet « le nom de l’homme » disponible ici :

    http://ctlf.ens-lyon.fr/t_voirtexte.asp?num=1040&fic=5314_fr_Meillet_1_T16&aut=Meillet, Antoine&txt=1&hd=1

    Ceux qui auront le courage de lire ce texte, probablement affreusement sexiste, constateront qu’il est basé sur une science beaucoup plus solide que la bouillie idéologico-moraliste de Mme Khaznadar et ses compères. Que M. Meillet n’avait pas besoin de faire des micro-trottoirs avec un dessin de femme préhistorique pour constater que « pour le sentiment d'un Français du peuple, le mot ‘homme’ désigne avant tout l'opposé de la femme. » Et qu’en outre, le double sens du mot homme en français n’a rien à voir avec la « mentalité archaïque », puisque c’est une innovation du français et de l’anglais par rapport aux langues indo-européennes plus anciennes (latin, grec, germanique, sanscrit…)

  • L'imam Chalghoumi et la langue française

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    Vous connaissez sans doute l’imam Chalghoumi. Mais si, enfin, cet imam qui fait la une des magazines, qui écrit des livres, et qu’on a vu chez Ruquier le mois dernier ! Le type à coté duquel Pujadas était haut comme trois pommes. 

    On reproche souvent à cet imam républicain entre tous ses liens prétendus avec le sionisme. Pure fables que tout ceci, mon bon monsieur ! Je ne verserai pas à mon tour dans des délires conspira-tionnistes aussi absurdes. Je préfère m’attacher à un domaine plus terre-à-terre, plus Bernardpivotesque si j’ose dire : la maitrise de la langue française. Domaine dérisoire, critique désespérée, je l’avoue, pour contrer insidieusement un message de lumière.

    Mais quand même… Quel niveau de langue, pour quelqu’un qui prend la parole en public régulièrement, qui soit disant, écrit des livres, qui donne autant de leçons ! Quelle tristesse que son amour passionné de la France ne lui ait pas donné envie d’apprendre mieux la langue.

     Quelle déchéance pour un pays que d’écouter autant quelqu’un qui n’est pas fichu de prononcer trois mots sans fautes de prononciation. Comme si niveau de langue et de pensée n’étaient pas corrélés. Comme s’il était possible de véhiculer un message sublime et profond avec 500 mots de vocabulaire et une syntaxe digne d’un mauvais élève de CP…

    Pour ceux qui croiraient que je suis mauvaise langue, deux vidéos édifiantes :

    http://www.youtube.com/watch?v=4EPL3DhItjw

    http://www.dailymotion.com/video/xckbfw_hassan-chalghoumi-homme-de-lettres_news

    Si vous toujours pas comprendre, moi rien pouvoir faire pour vous…