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Carnets d'un païen - Page 11

  • La baigneuse assise de Bouguereau (1884)

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    La baigneuse assise  de  Bouguereau est à mes yeux l’un des plus beaux nus de la peinture. Techniquement irréprochable (le reflet du pied dans l’eau, très réussi, est d’ailleurs d’une virtuosité ostentatoire), le tableau possède une harmonie des couleurs remarquable, le bleu vif du tissu se mêlant parfaitement avec la chevelure brune, la peau et le sable.

    Le regard de la femme est aussi particulièrement profond, humain. Cette femme semble préoccupée. A quoi pense-t-elle au juste ? On ne peut le savoir. Mais, quelle que soit la réflexion ou la rêverie qui l’occupe, on sent derrière ces yeux une pensée, une vraie personnalité.

    Qui est-elle ?  Elle n’est en tout cas vêtue que d’un beau tissu bleu, dont elle a couvert son dos. On ne voit pas à ses cotés de chaussures, ce qui laisse penser qu’elle va pieds nus. Est-ce une femme venue se baigner, ou une déité marine ?

    Ce tableau ne se contente pas d’être magnifique et mystérieux, il véhicule également un canon féminin dont notre époque devrait prendre de la graine. On est ici très loin de la maigreur cadavérique des mannequins, tout autant que de l’obésité hideuse des soit disant « rondes ». Cette fille ne fait ni 40 kilos, ni 100. Elle n’a ni un ventre plat Weight Watcher, ni un cul McDo. (deux conneries venues d’outre atlantique tiens). Elle respire la vie, la santé.

    Tout le génie du peintre consiste d’ailleurs à sublimer cette beauté après tout relativement ordinaire, à mettre en lumière sa noblesse, sa particularité, son éclat. On est à l’opposé de ces canons culpabilisants, où la beauté féminine est l’exception. Ici, elle se dévoile chez un modèle, une fille du peuple, gâtée sans doute, mais pas exceptionnelle.

    Cette baigneuse est aussi pleine de noblesse. Sa pose est pleine de distinction, sans sophistication. Elle est sensuelle sans être triviale. On est loin de la grossièreté des putains de Manet, avec leur tronche de cake, qui semblent dire « C’est deux cent balles, coco ! ». Loin aussi des mortes vivantes d’Avignon, ou du néant de l’art abstrait.

    En deux mots, ce tableau est un chef d’œuvre, qui en prime véhicule une image de la femme infiniment plus saine que les canons décadents de notre époque.

     

  • A quoi joue l'occident ?

    BHL, TobroukC’est une question existentielle que je me pose ces temps-ci. Grâce à BHL, notre James Bond à nous, et à sa reine d’Angleterre, on a éradiqué l’infâme dictature de Libye. Kadhafi le tyran, qui était aussi un baiseur invétéré selon certains spécialistes en entrejambe, a été lynch…euh renversé par le peuple libre qui ne demandait que nos bomb…notre aide pour instaurer un calif… la démocratie pardon.

    Aujourd’hui, la Libye respire l’air délicieux de la liberté. Des mosquées soufies sont détruites à Tripoli et ailleurs, certes. On ne va pas en faire un plat. Les autorités disent vouloir instaurer la charia ? C’est leur culture après tout ma bonne dame !

    C’est pareil en Tunisie : ok, les élections ont donné une majorité à Enardada. Mais ce sont des islamistes mo-dé-rés ! Vu qu’islamiste veut dire « musulman extrémiste», faudra m’expliquer ce qu’est un « musulman extrémiste modéré »… D’autant plus que ces gens qui parlent démocratie et liberté dès qu’une caméra occidentale se ramène adoptent, étrangement, un tout autre discours en privé.

    Idem en Egypte : 25/100 pour les salafistes (des radicaux radicaux), 50/100 pour les frères musulmans (des radicaux modérés), des miettes pour les autres. C’est beau la démocratie.

    Petit bonus, le Mali, ou un Afghanistan africain est en train de se mettre en place, avec à la clé destruction de patrimoine historique (les mausolées de Tombouctou notamment), mutilations, oppression des femmes et tutti quanti. Tout ça grâce aux armes de Khadafounet, que nous lui avons données… euh vendues (oui oui, on lui a vendu 300 millions d’euros d’armes après lui avoir donné 300 millions d’euros pour la libération des infirmières bulgares. C’est une vente ça, non ?) , et dont les islamistes se sont emparées. On aurait voulu le faire exprès, on ne s’y serait pas pris autrement.

    Non content de ce merdier, qui a livré des régions entières aux islamistes (plus ou moins modérés), de la Tunisie à L’Egypte en passant par le Mali, on veut à présent faire la guerre à la Syrie. Déjà, l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie lui fournissent des équipements militaires, le tout probablement supervisé par divers services occidentaux. Selon les plus éclairés, il faudrait clouer au sol l’aviation syrienne, pour détruire cet infâme régime et instaurer une bonne fois pour toute une démocratie à l’égyptienne. Brillant.

    L’Arabie saoudite a contribué activement à écraser la révolte au Bahreïn. Les rebelles, en l’occurrence, étaient de vilains chiites. Ça explique pourquoi ça m’émeut personne à l’ONU j’imagine, et pourquoi personne n’appelle à une action armée au Bahreïn.

    Reste une question : que gagne l’Europe, la France à jouer le jeu du Qatar et des USA, contre des dictatures locales, qui certes ne sont pas une panacée, mais ne sont une menace que pour leur peuple (ou à la limite, régionale), pour favoriser l’islamisme, qui est un danger international de premier ordre ?

    La guerre en Syrie est bien plus qu’une guerre civile, opposant un tyran et des rebelles. C’est une guerre entre sunnisme et chiisme. C’est une guerre indirecte entre différentes puissances. Et celles qui soutiennent les révolutions arabes sont loin d'être toutes des démocraties irréprochables. Il serait nécessaire que tout le monde le comprenne, pour se demander s’il est bien judicieux de prendre part à cela.

    Pour les plus curieux, je suggère aussi la lecture de l'article "Guerre sainte en terre d'islam" de pierre Conesa, qui change du bourrage de crane médiatique qu'on nous sert à longueur de journée:

    http://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2012/08/31/10001-20120831ARTFIG00505-guerre-sainte-en-terre-d-islam.php

     

     

  • Une imposture contemporaine: la wicca

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    Depuis quelques années, un mouvement religieux soit disant païen, d’origine anglo-saxonne prend de l’importance. Il revendique plusieurs centaines de milliers de fidèles aux USA, et quelques millions à travers le monde. Il s’agit de la Wicca.

    Les wiccans sont d’un politiquement correct formidable : ils ont un dieu et une déesse, parité oblige. Ils sont inquiets pour la nature, comme tout éco-citoyen actuel. Ils sont plutôt socialistes. Mais cette ratatouille bien pensante serait encore loin d’être un sujet d’inquiétude valable, si ne s’y ajoutaient d’autres problèmes, que je vais exposer dans les lignes qui viennent :

    Tout d’abord, la wicca se revendique plus ancienne religion de la terre. Imposture totale : ses textes fondateurs (le livre des ombres, Witchcraft Today…)datent du 20ème siècle ! Le mot wicca lui-même, quoique basé sur le vieil anglais, n’a le sens qu’il a actuellement (c'est-à-dire celui de religion wiccane) que grâce au fameux Gérald Gardner, lui aussi homme du 20èmesiècle…

    Cependant, et en dépit de l’évidence selon laquelle il n’y avait pas de wiccans il y a 2 siècles, et encore moins il y a plusieurs millénaires, la wicca se prétend résurgence d’un très ancien culte de la déesse mère, d’un monothéisme originel. Cela fait des décennies que l’idée d’un monothéisme originel, véhiculée par les religions abrahamiques, s’est révélé être une imposture complète. Nous savons très bien qu’en réalité, c’est le monothéisme qui descend du polythéisme, et certainement pas l’inverse. Libre à chacun de juger s’il y a là évolution ou décadence.

    Tout aussi grave, les wiccans, à la suite de leurs maîtres à penser, Gérald Gardner et Margaret Murray (dont nous aurons l’occasion de disserter à l’occasion), confondent paganisme(s) et sorcellerie/magie. Si, bien entendu, il a existé des pratiques magiques, au sein des religions païennes comme ailleurs, les religions polythéistes de l’antiquité ne se réduisent pas à la magie !

    De plus, la sorcellerie médiévale, même si elle véhicule effectivement des restes de paganisme, est également pétrie de judéo-christianisme. L’évocation de Satan, personnage majeur de l’imaginaire chrétien, les sabbats, terme hébraique, en sont la preuve. Un païen authentique de l’époque d’Homère, de Périclès ou de Marc-Aurèle, qu’il soit grec, gaulois ou égyptien ne connaissait ni Satan, ni les sabbats…

    De même pour l’ésotérisme, qui est, dans son état actuel, bien davantage le descendant de 15 siècles de chrétienté que celui de l’antiquité païenne.

    Les lectures des wiccans sont également très surprenantes pour de prétendus païens. Il suffit de parcourir une librairie wiccane en ligne, ou encore de discuter lectures avec des wiccans pour s’en rendre compte. « La magie verte, manuel pratique » ; « les 60 rituels secrets de la magie de sel »,spiritisme, alchimie, hermétisme, kabbale… Le tout généralement rédigé par des auteurs modernes, de préférence anglo-saxons. Pas un seul auteur grec ou romain antique ! Comment pourrait-on redécouvrir le paganisme en ignorant aussi superbement les matériaux brut dont nous disposons encore ? On connaitrait mieux le paganisme en allant à l’école des jésuites, comme Renan et Voltaire, qu’en se baignant dans cette mare hideuse d’ésotérisme anglo-saxon moderne.

    Qu'on se rassure, les grands noms du néopaganisme leur sont également inconnus: Louis Ménard, Walter Otto, Nietzsche, les poètes du romantisme allemand et du parnasse français, inconnus au bataillon ! On leur préfère d'obscurs scribouillards anglais ou américains, comme Gardner, Murray, Valiente, comme cette page édifiante, issue d'un site wiccan, le démontre:

    http://www.twpt.com/authors.htm

    La wicca est moderne, très moderne. Trop sans doute pour se revendiquer des religions antiques, dont elle ne partage aucunement les valeurs. Mélange extravagant d’éco-socialo-féminisme, d’ésotérisme anglo-saxon et de contre-vérités historiques, elle est tout, sauf un paganisme authentique.

  • Les mathématiques: utiles au quotidien ?

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    L'un des arguments majeurs de ceux qui dénigrent les humanités consiste à vanter l'utilité des mathématiques, et à blamer l'inutilité, au quotidien, de la littérature, du latin, du grec, de la philosophie et j'en passe.

     

    C'est oublier que les programmes de mathématiques enseignés à partir de la cinquième, voire avant,ne servent strictement à rien au jour le jour, pour la plupart d'entre nous. Qui utilise les théorèmes de Pythagore et de Thalès ? Qui a besoin de la trigonométrie pour vivre ? Combien de français ont besoin de faire des équations à deux inconnues une fois leurs études finies ?

     

    Cette histoire d'utilité des mathématiques au quotidien est donc une tartufferie intégrale. Il est important de savoir faire les quatre opérations de base, de connaître les figures géométriques, de savoir ses tables de multiplication. Le reste est largement aussi "superflu", pour le citoyen lambda, que n'importe quelle connaissance littéraire, historique ou philosophique.

     

    J'irais plus loin. Alors que les humanités ne cessent de décliner , grâce aux gouvernements successifs de gauche comme de droite (qui y voient respectivement une culture bourgeoise et élitiste facteur d'inégalité, et des disciplines inutile qui ne servent à rien, comme disait notre auguste ami Sarko, "pour ouvrir une banque et gagner du pognon"), et que les français sont de plus en plus privés de repères culturels et identitaires, est-on bien sur qu'il soit plus utile de calculer une intégrale que de connaître l'histoire romaine ou la littérature française ?

     

     

  • La pornodépendance : une imbécilité féministo-religieuse

     J’ai découvert il y a quelques temps l’idée de « dépendance à la pornographie », qui fleurit sur le net. Endoctrinés par cette imbécilité, essentiellement relayée par le christianisme et le féminisme, des dizaines de pauvres bougres s’imaginent pollués, pervertis, parce qu’ils se tripotent de temps en temps devant un porno, ce qui, avouons-le, n’a rien de dramatique.

     

    S’ensuivent des « journaux de sevrages », sur certains sites, dans lesquels ces pseudos-malades détaillent leur vie sexuelle dans les moindres détails. Au bout d’un temps, et en dépit de leurs serments, ils finissent par « rechuter » (traduction : ils se branlent un bon coup, comme tous les hommes depuis la nuit des temps lorsqu’ils n’ont pas à portée une compagne prête à baiser 3 fois par jour). S’ensuivent de nouvelles promesses, de nouvelles résolutions tout aussi vaines, de nouvelles rechutes, etc. Au bout d’un temps plus ou moins long, ils disparaissent des sites ou des groupes de paroles, sans donner de nouvelles.

     

    Même chez ceux qui disent ne pas avoir la foi, on décèle un vocabulaire judéo-chrétien très prononcé : tentation, rédemption, pulsions diaboliques, etc, ainsi qu’une culpabilisation omniprésente, motivée par des fautes imaginaires ou exagérées. Ce qui prouve, en dépit de leurs protestations indignées, que leur délire n’est qu’un avatar moderne du moralisme sexuel abrahamique, dont on connait les travers et les hypocrisies.

     

    Bientôt, ce n’est plus seulement le porno qui est dénoncé, mais la masturbation elle-même, perçue comme non-naturelle. Bien sûr, ce « combat » est perdu d’avance, pour des raisons assez évidentes. (« tout coule », disait Héraclite, à croire que le phallus n’échappe pas à cette loi universelle) A la clé, culpabilité, haine de soi, honte de n’avoir pas su contenir un jus de bite qui devait fatalement s’évacuer. En un mot, nous voila revenu à la pire connerie moyenâgeuse possible.

     

    Le plus drôle, c’est que sur ces fora censés sevrer les gens, on ne parle de rien d’autre que de la grosse bite en bois ! Aucune discussion sur l’art, la philosophie, la littérature, l’actualité. Rien d’élevé, surtout. Juste le service trois pièces, dans son insondable grandeur. C’est comme si des drogués voulaient se soigner en ne parlant que de drogue. Pire encore, on a l’impression que ces gens prennent un plaisir malsain à raconter leurs problèmes sexuels à des inconnus.

     

    Résumons donc :

    -Lutte perdue d’avance contre des instincts naturels

    -Culpabilité artificielle, née de cet échec provoqué

    -Morale moisie, issue en droite ligne des religions révélées.

     

    Le monde est plein d’idées chrétiennes devenues folles, disait un écrivain. L’idéologie de la « pornodépendance » en est une parfaite illustration.

     

    Pour finir, voici une critique « live » de ce phénomène sur un forum dédié à la pornodépendance. Les divers arguments de part et d’autre sont avancés. Je vous laisse vous faire votre propre idée.

     

     http://pornodependance.vraiforum.com/t1119-L-avis-d-un-sceptique.htm#p33074

     

     

    Et pour le plaisir, un article d’un site chrétien anti porno : vous y apprendrez que faire des cochonneries en regardant Youporn attriste le saint esprit, et peut mener à l’homosexualité (terrible n'est-ce pas ?)

     

     

    http://www.nycodem.net/lecture/exhortation.php?id=293