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Carnets d'un païen - Page 10

  • Les bonnes résolutions de nos dirigeants et hommes politiques

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    En ce début d’année, personne n’échappe aux bonnes résolutions, pas même nos dirigeants. En exclusivité, voici leurs bonnes résolutions respectives pour 2013.

    -Netanyahu et Ahmadinejad ont promis de mettre un frein à leurs velléités bellicistes qui risquent d’entrainer le monde entier dans le chaos.

    -Merkel a promis d’arrêter de saigner les européens à blanc pour défendre une monnaie qui est la pire connerie économique jamais imaginée.

    -Hollande a promis d’avoir un peu plus d’autorité sur ses ministres, ses parlementaires, sa femme, en bref, d’avoir une paire de c*** comme tout le monde.

    -Ayrault a promis de faire au moins un discours durant lequel quelques français ne s’endorment pas.

    -Obama a promis d’arrêter d’armer de futurs terroristes qui seront ses ennemis de demain, comme le fait son pays depuis des années.

    -Xi Jinping s’est promis d’arrêter de nous inonder de merde à deux sous du kilo, et notamment de dentifrice à l’antigel et de fauteuils qui donnent de l’urticaire.

    -Copé a promis d’arrêter de copier Le Pen.

    -Eva Joly a promis d’apprendre à parler français sans accent.

    -Fillon a promis de ne pas tomber malade pendant au moins une semaine.

    -Sarkozy a promis de ne pas revenir.

    -Quant à tous les autres, de concert avec les premiers, ils ont promis d’arrêter de nous faire chier. Pas sur qu’ils y arrivent.

     

  • Un poème d'Hugues Rebell sur Calvin

    Hugues Rebell, Calvin

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Toute la grande misère de ce siècle, c’est toi, Calvin, c’est toi misérable qui l’as faite ! Quand l’humanité commençait à se délivrer de Jésus, à se délivrer de Paul, tu es venu étouffer sa force ; mais nous finirons peut-être par t’étouffer à ton tour.

    Nous déchirerons les redingotes grotesques de tes ministres ; nous ferons des édits somptuaires contre le noir, le chagrin, la ridicule solennité et nous couvrirons de fresques païennes et de claires tentures les murs blancs de tes temples pour installer à la place du crucifié la sainte Vénus, le saint Amour.

    Puis nous brûlerons les livres graves, lourds et pédantesques de tes savantasses et nous canoniserons le Soleil, la poésie et la joie. Alors on dira : « Les Dieux et les déesses sont revenus », car sur le gazon frais, des nymphes et des satyres couronnés de roses se seront mis à danser.

     

     

  • Pourquoi les dieux grecs ne devraient-ils plus nous concerner ? (Walter F. Otto)

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    "Nous admirons les grandes oeuvres des Grecs, leur architecture, leur sculpture, leur poésie, leur philosophie et leur science. Nous avons conscience qu'ils sont les fondateurs de l'esprit européen, qui depuis tant de générations s'est toujours à nouveau tourné vers eux, en des renaissances plus ou moins marquantes. Nous reconnaissons qu'ils ont, presque en tout, à leur manière, créé l'incomparable, que ce qu'ils ont créé vaut de façon exemplaire pour toutes les époques (...)

    Nous lisons Homère comme s'il avait écrit pour nous, nous restons saisis devant les effigies des dieux grecs et les édifices des temples, nous suivons bouleversés le violent advenir de la tragédie grecque.

    Mais les dieux eux-mêmes, de l'être desquels témoigne statues et sanctuaires, les dieux dont l'esprit déploie son règne dans toute la poésie d'Homère, les dieux que célébrent les chants de Pindare, et qui dans les tragédies d'Eschyle et de Sophocle donnent à l'existence humaine sa mesure et son but, devraient-ils vraiment ne plus nous concerner ?

    Ne devons-nous pas dire que les oeuvres impérissables ne seraient jamais, sans les dieux, devenues ce qu'elles sont, et justement ces dieux grecs qui semblent ne plus nous concerner ?"

    Walter Otto, Théophania, Introduction, traduction de J. Lauxerois et C. Roels)

  • La source (Ingres et Théodore de Banville)

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     Jeune, oh ! si jeune avec sa blancheur enfantine,
    Debout contre le roc, la Naïade argentine
    Rit. Elle est nue. Encore au bleu matin des jours,
    La céleste ignorance éclaire les contours
    De son corps où circule un sang fait d’ambroisie.
    Svelte et suave, tel près d’un fleuve d’Asie
    Naît un lys ; le désert voit tout ce corps lacté,
    Sans tache et déjà fier de sa virginité,
    Car sur le sein de neige à peine éclos se pose
    Le reflet indécis de l’églantine rose.
    Ô corps de vierge enfant ! temple idéal, dont rien
    Ne trouble en ses accords le rhythme aérien !
    L’atmosphère s’éclaire autour du jeune torse
    De la Naïade, et, comme un Dieu sous une écorce,
    Tandis que sa poitrine et son ventre poli
    Reflètent un rayon par la vie embelli,
    Une âme se trahit sous cette chair divine.
    La prunelle, où l’abîme étoilé se devine,
    Prend des lueurs de ciel et de myosotis ;
    Ses cheveux vaporeux que baisera Thétis
    Étonnent le zéphyr ailé par leur finesse ;
    Elle est rêve, candeur, innocence, jeunesse ;
    Sa bouche, fleur encor, laisse voir en s’ouvrant
    Des perles ; son oreille a l’éclat transparent
    Et les tendres couleurs des coquilles marines,
    Et la lumière teint de rose ses narines.
    La nature s’éprend de ce matin vermeil
    De la vie, aux clartés d’aurore. Le soleil
    Du printemps, qui de loin dans sa grotte l’admire,
    Met un éclair de nacre en son vague sourire.
    La vierge, la Naïade argentine est debout
    Contre le roc, pensive, amoureuse de tout,
    Et son bras droit soulève au-dessus de sa tête
    L’urne d’argile, chère au luth d’or du poète,
    Qui dans ses vers, où gronde un bruit mélodieux,
    Décrit fidèlement les attributs des Dieux.
    Son corps éthéréen se déroule avec grâce
    Courbé sur une hanche, et brille dans l’espace,
    Léger comme un oiseau qui va prendre son vol.
    Seul, un de ses pieds blancs pose en plein sur le sol.
    Le vase dont ses doigts ont dû pétrir l’ébauche
    S’appuie à son épaule, ô charme ! et sa main gauche
    Supporte le goulot, d’où tombe un flot d’argent.
    Les perles en fusée et le cristal changeant
    Ruissellent, et déjà leur écume s’efface
    Dans l’ombre du bassin luisant, dont la surface
    Répète dans son clair miroir de flots tremblants
    Les jambes de l’enfant naïve et ses pieds blancs.
    Oh ! parmi les lotos ouverts et les narcisses,
    Où vont tes pieds glacés, Source aux fraîches délices ?

     

    (…)

     

  • Faut-il admirer Sparte ?

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    Depuis 25 siècles, de beaux esprits admirent la plus militariste et anti-intellectualiste des cités grecques, j’ai nommé Sparte. Tout d’abord, les grands philosophes athéniens, toujours prêts à se faire laquais des tyrans et à vomir sur la démocratie et l’isonomie de leur cité. Eux qui ne cessaient de pourfendre la poésie, les mythes, l’art oratoire, bref tout ce qui faisait la Grèce antique, étaient ravis de voir une cité partageant leur haine de l’art. Une cité astreinte à des lois absurdes, qui ne vivait que pour la guerre. Les « laconisants » étaient du reste légions à Athènes, chez les jeunes cons et les vieux fous. L’herbe est toujours plus verte ailleurs.

    De nos jours, les féministes se pâment devant la condition féminine à Sparte, bien meilleure que chez ces talibans d’Athéniens ! Gageons que si l’on pouvait remonter dans le temps, faire de l’athlétisme à poil ne les botterait pas trop, et qu’au bout de 8 jours, elles chialeraient pour qu’on les emmène à Athènes ou Corinthe. Gageons aussi que si elles connaissaient un peu l’histoire, elles préféreraient de loin la condition de la femme à l’époque hellénistique ou romaine, plutôt que de se faire une fixette sur Sparte; mais bon, on ne peut forcer personne à se faire une culture.

    Il y a aussi les ados qui fantasment d’exploits guerriers, et vouent une admiration sans bornes pour Sparte. Ce sont encore les moins bêtes des « spartophiles », car si Sparte est admirable en quelque chose, c’est bien dans ce domaine, quoiqu’elle soit loin d’être la machine de guerre la plus redoutable de l’antiquité (à coté de l’empire Assyrien, Perse, Romain, par exemple, Sparte n’était pas grand-chose, quoiqu’elle ait produit certains des meilleurs généraux antiques, et des soldats de grande classe).

    Sparte a enfin un certain succès dans les milieux nationalistes. Des patriotes de bonne foi croient y voir un exemple de probité, d’amour de la patrie, etc. Raté, la Sparte de l’époque classique a eu un comportement tout sauf irréprochable à l’époque de la menace perse. Lors de la première guerre médique, elle a laissé Athènes seule contre l’envahisseur. Elle a ensuite abandonné les cités grecques d’Ionie à leur sort. C’est en grande partie grâce à l’or perse que Sparte a gagné la guerre du Péloponnèse. Et l’on pourrait multiplier les exemples, qui prouvent que Sparte était tout, sauf un modèle de patriotisme grec et de résistance à l’envahisseur.

    En bref, il existe bien un mythe spartiate, qui, depuis 2500 ans, pousse toutes sortes d’esprits tordus, faibles ou mal informés, à admirer la moins admirable des cités grecques. Un état bananier et militariste détestable, qui n’a légué aucune grande figure intellectuelle ou artistique aux siècles futurs. Si toute la Grèce avait été à l’image de Sparte, il n’en resterait rien aujourd’hui.

    Pour aller plus loin, je conseille la lecture de l’article « Luxe » du dictionnaire philosophique de Voltaire, qui règle leur compte aux spartophiles (à commencer par ce crétin de Rousseau).