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Réflexions diverses

  • Français de sang mêlé

    Lors de sa grandiose et très républicaine passation de pouvoir (voir photo ci-dessus), l’ancien avocat gauchiste qui se fait applaudir par les détenus de Fresnes entre deux parties de baby-foot avec eux, et qui nous sert de ministre de la justice se déclarait avec des trémolos dans la voix « Français de sang mêlé ». Macron, lors d’une récente cérémonie de naturalisation masturbatoire au panthéon, a lui aussi vanté les « Français de sang mêlé », qui comme Joséphine Baker, ont tant apporté à ce pays.

    J’ai quelques difficultés à comprendre le succès de cette expression. Il est entendu depuis au moins 70 ans, qu’il n’y a pas de Français, d’Européens de sang pur, que cette histoire de sang pur n’est qu’un fantasme fasciste absurde, totalement démenti par l’histoire. Oui oui, même si comme moi, et 80/100 des français, vous avez 4 grands-parents français, ça ne marche pas. Nous sommes tous métisses, tous descendants de migrants. C’est vrai que si on remonte au néolithique, ou pourquoi pas à l’ère des dinosaures, rien ne me dit que j’avais des ancêtres dans le Nord-Pas de Calais quand j’y pense...

    Quant à nos prétendus ancêtres Gaulois, tous les historiens de gauche sont d’accord pour nous dire que c’est une ineptie, même si l’analyse adn des tombes celtes révèle un adn très proche de celui des tombes gallo-romaines, médiévales et modernes en France (le seul « mélange » d’importance, et d’importance très relative d’ailleurs, ayant eu lieu lors des invasions barbares, avec des populations germaniques qui étaient apparentées d’assez près aux Celtes, mais passons). Si vous voulez arrêter de dire des bêtises, voyez l’ouvrage « Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises », de François Reynaerts (journaliste de France Inter qui a par ailleurs écrit « La grande histoire du monde arabe » sans ‘fadaise’ dans le titre, et n’a pas de diplôme d’histoire, mais ce sont là des détails).

    Et je ne vous parle même pas des Indo-Européens, autrefois appelés Aryens, cette ineptie fascisante. Les points communs entre le français, l’anglais, l’allemand, le grec, le latin, le persan, l’arménien, le gotique, le sanscrit et j’en passe, ça ne prouve rien ma bonne dame. Ils ont dû s’emprunter les mots comme ça, tous au même moment, ou un truc du genre. Y a des gens très bien renseignés qui nous le disent, comme Jean-Paul Demoule. Et tant pis si Jean-Paul Demoule n’est pas linguiste et si aucun linguiste n’est de son avis. Dans le journal le Monde, y a des gens qui ne sauraient pas décliner rosa rosam, mais qui trouvent qu’il a raison. C’est là l’essentiel.

    Cela étant entendu, puisque nous ne venons de nulle part de précis, que nous n’avons pas d’origines communes et qu’il n’y a pas de sang pur, tous les Français sont donc de sang mêlé. L’expression relève donc du pléonasme et n’a aucun sens. Nous sommes tous Français de sang mêlé, monsieur le ministre ! L’école et la télé nous le répètent toutes les dix minutes… Et Jean-Paul Demoule, l’archéologue de gauche qui joue au linguiste en a même fait le titre d’un article. Si par miracle nous avions en France un journaliste assez audacieux pour le lui dire, monsieur le ministre se fâcherait tout rouge, comme un gosse à qui on fait remarquer que dire « Jacquadit a dit », c’est répéter deux fois la même chose. Ça me fait penser aux gens parlant de tensions « interraciales », et qui vous expliquent dans la foulée que les races n’existent pas. C’est bête, parce que le mot interracial pourrait faire croire, à tort bien sûr, qu’il y en a plusieurs. Les voix du gauchisme sont décidément impénétrables.

  • L’hystérie : symptômes, causes, traitement

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    On connait tous des hystériques. Sur le net, ils répondent à une simple boutade par des monologues interminables. Au quotidien, ils traitent de fascistes tous ceux qui ne sont pas de leur avis, sans être capables de définir ce qu’est ce fascisme tant détesté. Ils ne comprennent pas le second degré. Ils ne supportent pas la contradiction. Leur culture est au mieux basique, au pire inexistante. Ils sont, le plus souvent, de gauche.

    Pourquoi l’hystérie est-elle un problème ? Parce qu’elle stérilise tout échange. La base d’un dialogue enrichissant est le respect mutuel et la pondération. Ne pas insulter son interlocuteur, répondre de façon proportionnée (on ne poste pas un pavé pour répondre à une simple phrase), etc. Bref, être bien élevé et mesuré. L’hystérique n’a que faire de tout ça. C’est pourquoi il (ou, bien souvent, elle) doit être soigné.e, dans la mesure du possible.

    Premier constat : le concept d’hystérie est pertinent. La preuve ? Les hystériques détestent qu’on les appelle ainsi, de même que les fous détestent qu’on les dise fous. C’est le meilleur indicateur qui soit. Ça montre qu’on met le doigt sur un point sensible. Qu’on touche à une certaine vérité. En plus, c’est un concept grec, et les Grecs de l’antiquité avaient raison sur à peu près tout, c’est bien connu.

    Théorisée par Hippocrate, l’hystérie nous est expliquée en détail par Platon, célèbre penseur d’extrême droite :

    « La matrice est un animal qui désire ardemment engendrer des enfants ; lorsqu'elle reste longtemps stérile après l'époque de la puberté, elle a peine à se supporter, elle s'indigne, elle parcourt tout le corps, (…) jetant le corps dans des dangers extrêmes, et occasionnant diverses maladies, jusqu'à ce que le désir et l'amour, réunissant l'homme et la femme, fassent naître un fruit. »

    Ce que nous dit en termes châtiés Platon, qui se montre véritablement prophétique dans ce passage, c’est que toutes les féministes, écologistes, marxistes et autres givrées agressives qui défilent sur les plateaux télé sont purement et simplement des mal baisées. Les psychiatres du 19ème siècle, qui savaient mieux lire le grec que nos contemporains, avaient parfaitement assimilé la sagesse antique et bricolé des godemichets à manivelle pour tenter de guérir les suffragettes et autres cinglées du genre, hélas sans succès. Et maintenant que nous avons toute la technologie nécessaire, c’est l’idéologie qui s’en mêle, et empêche de soigner ces malheureuses. Regardez Greta Thunberg, et vous comprendrez que cette petite anormale n’a besoin de rien d’autre que de connaître l’amour pour arrêter de nous bassiner h24 avec ses histoires de réchauffement climatique. De même pour les quiches qui gesticulent en chantant « Un violeur sur ton chemin ». Osez me dire que ces filles habillées comme des sacs ne puent pas le mal être et l’aigreur à des années lumières. Et qu’on s’amuse au pieu avec Nathalie Artaud, tant qu’on y est.

    On dira que je suis sexiste, mais pas du tout : l’hystérie a son penchant masculin (étant entendu que dans ce cas, c’est un autre organe qui cause les troubles). A gauche, ce sont ces mâles sans caractère qui répètent en cœur les inepties castratrices de leurs sœurs de lutte, dans l’espoir de pouvoir les baiser. A droite, les masculinistes qui, exactement comme les féministes, théorisent en long et en large leurs névroses. Une bonne partie de jambes en l’air, et toutes ces conneries seraient oubliées aussitôt, j’en suis à peu près sûr.

    Le meilleur reflexe consiste donc à éviter tout débat, ou plutôt tout monologue agressif avec ce genre d’énergumène. Vous perdez votre temps, et renforcez la pathologie de la personne malade en lui donnant l’impression qu’elle a des choses à dire. Tout au plus, si vous êtes absolument obligé de parler, conseillez lui l’invention du docteur Mortimer Granville, cela lui fera le plus grand bien. Car comme disait un docteur célèbre, c’est toujours la chose génitale qui est à l’œuvre dans des cas pareils.

  • Le catholicisme est un gauchisme

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    S’il est un malentendu à dissiper d’urgence dans ce pays, c’est l’idée selon laquelle le catholicisme serait de droite. Qu’il serait le rempart des valeurs traditionnelles, j’en passe et des meilleures. A vrai dire, depuis qu’on a un pape probablement athée, à coup sûr d’extrême gauche, et qui appelle tous les jours à l’invasion de l’Europe par le tiers monde, toute démonstration est inutile. Je me plais d’ailleurs désormais à envoyer la photo qui sert d’illustration à cet article pour toute réponse à tous ceux qui osent me faire l’apologie de cette horrible église communiste.

    Mais le catholique moyen est du genre tenace. L’un d’eux me prétendait l’autre jour que ce pape n’était pas représentatif. Qu’au fond il ne représenterait que lui-même. C’est évidemment une énormité, car si ce gauchiste qui lèche goulument les godasses de tous les Africains qui passent à sa portée a été élu, c’est bien parce que la majorité des cardinaux sont acquis à sa cause. Et la majorité du clergé tout court, car ce ne sont tout de même pas des dissidents qui sont nommés cardinaux, que je sache. Il suffit d’ailleurs de zapper le dimanche sur n’importe quelle messe pour entendre inévitablement un couplet sur les malheureux migrants et autres damnés de la terre à aider d’urgence, et dont l’importation massive en Europe est le premier devoir de tout bon chrétien. J’ai même entendu parler d’un curé qui prétendait que nos ancêtres étaient esclaves en Egypte, et que par conséquent, nous étions d’anciens migrants. Pour ma part, quitte à baser ma pensée sur des histoires farfelues du Proche-Orient ancien, je me sentirai plus proche des Cananéens, ces gens qui n’avaient rien demandé à personne, et se sont fait emmerder par des gugusses qui se croyaient tout permis dans un pays qui n’était pas le leur. Bref. Il faut la mauvaise foi la plus totale, ou l’aveuglement le plus extrême pour ne pas voir que ce discours n’a rien de patriotique, et qu’il relève du socialo-communisme en phase terminale.

    Et cela ne date pas d’hier : enfant, scolarisé dans une école catholique plutôt petzouille à Marcq-en-Baroeul, je me souviens d’interminables sermons sur la famine en Afrique, ou sur la méchanceté des Serbes de Milosevic, si justement bombardés par l’OTAN. Chaque année, nous avions même droit à un truc nommé « opération bol de riz », qui consistait, tenez-vous bien, à bouffer un bol de riz blanc à la place du repas normal de la cantine, et à reverser la différence au profit des sempiternels affamés, qui n’arrivent pas à manger à leur faim parce qu’on les a colonisés il y a deux ou trois siècles. Une rapide recherche google m’a d’ailleurs appris que cette pitrerie humanitaire ostentatoire était répandue dans d’autres établissements partout en France. Des gosses de riches qui se goinfrent de carambars à longueur de journée, qui vont en vacances au bout du monde et se moquent des autres s’ils n’ont pas de vêtements de marque s’achètent une bonne conscience en se privant du repas de midi pour reverser 50 centimes à des pays que nous inondons de fric depuis des décennies, en pure perte. Toute la connerie et l’hypocrisie gauchiste résumée en 30 secondes. Que ces gens gagnent 5000 euros par mois et votent LR à longueur d’élection n’y change rien : ils sont gauchistes jusqu’à la moelle.

    Reculant sur une troisième ligne de défense, notre catholique patriote ira nous dire que ça foire depuis Vatican II. Qu’avant ça n’était pas comme ça. Il suffit hélas de lire les écrits des premiers chrétiens comme saint Paul pour constater que ces gens étaient, comme le disait Cioran, des cocos de l’antiquité. Les riches sont des méchants, le monde actuel est mauvais, les grands hommes c’est des vilains, le passé n’est que ténèbres, et la culture classique ça ne casse pas des briques. Le tout écrit dans un grec dégueulasse de zadiste sous-éduqué. Mis à part le coté coincé du cul, tout y est de A à Z.

    Ce que ne comprennent pas, au fond, les cathos tendance Figaro/Valeurs actuelles, faute de s’être intéressés sérieusement à l’antiquité, c’est que le christianisme, à la base, n’est absolument pas traditionnaliste ni conservateur, et encore moins identitaire, tout au contraire. C’est avec le temps, notamment après avoir phagocyté l’Empire romain, que l’Eglise a commencé à mettre de l’eau dans son mauvais vin, jusqu’à pouvoir paraitre de droite de nos jours. Mais les enseignements fondamentaux du christianisme sont profondément de gauche. Egalité de tous les hommes. Hostilité à l’égard des riches et des puissants. Méfiance vis-à-vis de toute excellence, de tout élitisme, dans le domaine intellectuel ou physique. Vision globalement négative du passé. Moralisme permanent. Manichéisme systématique. Culpabilisation incessante. Etc, etc. La seule vraie divergence par rapport au gauchisme contemporain, c’est le rapport au corps et à la sexualité. En admettant qu’un puritanisme maladif vaille mieux que les tendances pipi-caca-préservatif-ivg, ce dont je ne suis pas tout à fait sûr. Ce ne sont, en réalité, que les deux facettes d’une même médaille, signe d’un rapport problématique au sexe et au corps, à des années-lumière du naturel antique.

    J’irai plus loin : non seulement le christianisme est de gauche, mais c’est précisément lui qui a rendu le monde de gauche. Pour ne prendre qu’un exemple, les Romains de Caton ou les Grecs de Périclès n’avaient que faire de la misère du monde. Ils songeaient à la grandeur de leur famille, de leur cité, voire de leur civilisation et laissaient les gens moins doués qu’eux se débrouiller avec leurs problèmes. On a noirci des milliers de pages pour dire à quel point cette manière de penser était égoïste, étroite, inférieure à la façon moderne, chrétienne de voir le monde. Les x milliards d’Euros dépensés par l’Europe depuis des décennies pour aider des pays en développement qui ne se développent toujours pas valent mieux que tous les longs discours, et suffisent à démontrer l’inanité de cet humanitarisme dégoulinant de bonnes intentions. Tous ces puits creusés qui s’écroulent six mois après, ces sacs de riz distribués par milliers de tonnes, n’ont pour seul effet tangible que de donner bonne conscience à des bobos en manque d’auréole, et de les aider à mieux dormir la nuit. Nous balançons dans le vide je ne sais combien de programmes Apollo depuis des années, avec comme seul horizon une sorte de parousie matérialiste mondiale qui n’arrivera jamais. Pour ma part, je me moque fort du bien être des gens du continent d’à côté. Ils ne se préoccupent d’ailleurs pas du mien (qu’on pense seulement à ces gens qui, par plaisir de bouffer des animaux sauvages dégueulasses, nous refilent des épidémies depuis des siècles…).

    De même, on se préoccupe depuis des années des élèves en difficulté sans jamais réussir à en faire des ingénieurs ou des philologues. Il faut lire à ce sujet l’inénarrable Daniel Pennac, référence de tant de pédagogues : il explique que le premier de la classe sait se débrouiller tout seul, qu’il n’a pas vraiment besoin du professeur. Au contraire ce sont les gagas qui ont besoin d’être accompagnés, soutenus, assistés. C’est comme si l’on expliquait à un entraineur de se concentrer sur les sous-doués, et de laisser courir les autres tout seuls. Avec de pareilles méthodes, il va sans dire qu’on n’aurait jamais formé de coureur valable. Car, bien évidemment, ce sont les gens les plus brillants qui ont le plus besoin de conseils, afin d’atteindre l’excellence, et certainement pas les neuneus, qui de toute manière n’arriveront jamais à grand-chose. Cette prédilection, dans tous les domaines, pour ce qui est faible, raté, imparfait, défaillant, est dans l’ADN même de la gauche. Et c’est un héritage en droite ligne de la doctrine prônée par l’Eglise, comme Nietzsche le constatait déjà. C’est aussi l’exact contraire de la vision grecque du monde, basée sur l’élitisme, la saine émulation, et l’exaltation des meilleurs. Le résultat de ces bêtises, à l’école comme ailleurs, est connu : un effondrement total de notre système d’éducation, jusqu’aux professeurs eux-mêmes, dont le niveau actuel est absolument consternant.

    Je sais très bien qu’au fond, les hommes ne voient que ce qu’ils ont envie de voir. Des générations de gens vont donc pouvoir continuer à s’imaginer patriotes, de droite, voire nationalistes ou tout ce que vous voulez, tout en souscrivant à toutes les bases idéologiques les plus crapoteuses de la gauche. Après tout, il y a bien des écologistes collectionneurs de 4x4 et des communistes millionnaires...

  • La météo sur France 2 ou comment s'acheter une bonne conscience

     

    Vous harcelez vos collègues ? Vous menez la vie dure à ceux dont le physique vous déplait ? Vous avez poussé la petite timide 1ère de la classe au suicide quand vous étiez au collège, et vous culpabilisez ? Pas d’inquiétude : il suffit de quelques minutes de mise en scène pleine de bons sentiments pour vous racheter une virginité plus solide que celle de tous les saints catholiques réunis.

    Tenez la fameuse météo de France 2 dont presque tout le monde rigole en privé et qu’on se sent obligé de louer en public. Loin de moi l’idée de me moquer de cette pauvre fille, mais quand même… A quoi rime ce spectacle, au juste ? On va me dire qu’il s’agit juste de faire plaisir, de montrer qu’elle est comme les autres. Raisonnement tordu : si justement on est sommés de s’extasier devant ça, et si France 2 réalise ce caprice individuel en grande pompe, c’est que la personne n'est pas considérée comme normale. Et le stade suivant, c’est quoi ? Faire co-présenter le 20 heures par des syndromes de Tourette qui diront couille et bite toutes les dix secondes ?

    La société actuelle, derrière ses façades en carton-pâte, est intolérante à l’extrême. Elle passe son temps à exclure tous ceux qui s’écartent de la norme d’un demi-centimètre. Le harcèlement à l’école et au travail, la violence inouïe qui se déchaine sur les réseaux sociaux sont là pour en témoigner. Et l’on voudrait nous faire croire que tout va bien avec 2 minutes de tolérance ostentatoire ? Qu’on commence déjà par ne plus emmerder les petits gros, les grands bigleux et les filles qui ne s’habillent pas à la mode, et ensuite on pourra jouer aux champions de la tolérance que les handicaps les plus lourds ne gênent pas.

    Ce mélange d’hypocrisie et de bonne conscience est insupportable. C’est la version gauchiste et contemporaine du riche qui méprise ses petits employés toute la semaine et se rachète le dimanche à la messe en donnant 100 balles aux pauvres. « Comment, tu n’as rien donné à la quête ? Quel manque de compassion ! » Laver tous ses péchés d’un coup de baguette magique, et pouvoir en prime s’enorgueillir de ça, c’est quand même génial, avouons-le.

    En France, l’écrasante majorité des grossesses d’enfants trisomiques dépistées aboutit à un avortement, mais la populace raffole du spectacle de ceux qui arrivent à terme et moralise les gens qui y voient incohérence et mauvais gout. Faudra quand même que les casuistes de gauche m’expliquent, parce que moi, je m’y perds un peu.

  • Féminisme et langue française

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    Depuis quelques années, les féministes, qui ne sont pas à une connerie près, essayent de faire gober aux français une série de néologismes ridicules qu’on est sommé d’accepter sous peine d’hérésie : préfète, soldate, et même… autrice (oui oui, c’est le féminin d’auteur). En dépit de leur agressivité habituelle, d’une exposition médiatique importante de leur théories fumeuses et du soutien d’un certain nombre de ministres (ou devrais-je dire : de ministresses) il faut avouer que les français sont plutôt réticents.

    Loin de moi l’idée de me réclamer de l’académie française, remplie de vieux croulants de moins en moins lettrés. Mais on sent bien qu’il y a un problème, et qu’en dehors du microcosme politico-médiatique, personne ou presque ne se risque à utiliser ces nouvelles formes. Pour quelles raisons ? Nos idéologues de service ont bien sur des réponses toutes trouvées : sexisme endémique de la société, poids des traditions patriarcales, voire carrément sexisme de la langue française. Ben voyons.

    Une chose semble échapper à tous ces beaux esprits : en français comme ailleurs, on ne forme pas les mots comme on veut. Tout cela obéit à l’histoire de la langue et à des règles internes qui ont leur cohérence et n’ont rien à voir avec la domination patriarcale. Le suffixe –esse par exemple, qu’on trouve dans le féminin prophétesse, remonte, par l’intermédiaire du latin, aux féminins grecs en –issa, dérivés de basilissa, la reine, un mot hellénistique créé pour éviter les confusions de l’ancien mot, basileia, qui pouvait aussi signifier la royauté. Je ne connais pas assez la linguistique et l’histoire de la langue française pour dire en vertu de quoi certains mots ont pris ce suffixe et d’autres non, mais mon petit doigt me dit que ça n’a rien à voir avec la domination masculine et « l’outrecuidance phallique ».

    Histoire de rire un peu, voici d’ailleurs un superbe exemple d’ignorance crasse, entendu sur France 24 dans l’émission Actuelles. Le « féminicide ». Homicide étant, dans l’esprit de ces débiles le meurtre d’un homme. Pas de bol, homicide vient du latin homo, qui désigne l’être humain en général (une femme pouvant parfaitement dire « homo sum », même chez le très machiste Juvénal). L’homme, avec un service trois pièces, c’est vir (qui a donné le mot viril, si détesté par nos  militantes du progrès). D’où l’absurdité de ce néologisme, qui finira oublié dans les musées de la connerie féministe.

    Second problème : on ne change pas une langue par décrets. C’est l’usage des locuteurs qui décide du destin d’un mot. Si le français moyen considère que le mot « soldate » est ridicule, et pas les mots « tueuse » ou « actrice » il en a le droit. Ça s’appelle le sentiment qu’il a de sa langue, et aucun sectaire, même avec un doctorat de linguistique, ne peut le sommer de parler de telle ou telle manière.

    On se demande bien d’ailleurs où les « linguistes féministes », comme Edwige Khaznadar, dont les ¾ des considérations et des références bibliographiques ne sont pas linguistiques, mais idéologiques, ont bien pu avoir leur diplôme. Elle non plus n’a pas compris que le mot homme veut avant tout dire « être humain » et que s’il désigne aussi l’individu de sexe masculin, c’est en fonction de processus séculaires très complexes qu’on ne saurait expliquer par des considérations morales. Mais qu’importe l’histoire et l’étymologie, notre brave dame fait des enquêtes chez quelques dizaines de gugusses et croit pouvoir ainsi cerner le « vrai sens » du mot. « Vrai sens » ? C'est-à-dire ? Ce mot, comme beaucoup d’autres, a plusieurs sens, qui varient en fonction des époques, des régions, des personnes… En vertu de quoi le sens étymologique, qui en outre est le plus abstrait et général, serait illégitime ? On croit rêver.

    Le monde a besoin de savants armés d’une méthode rigoureuse, non d’idéologues qui pensent que leurs diplômes rendent scientifiques leur prêchi-prêcha moral. Tout ce qui sort de la bouche d’un historien n’est pas science historique. Les historiens de gauche et autres linguistes féministes feraient bien de s’en aviser.

     

    Pour aller plus loin, je vous conseille notamment l’article d’Antoine Meillet « le nom de l’homme » disponible ici :

    http://ctlf.ens-lyon.fr/t_voirtexte.asp?num=1040&fic=5314_fr_Meillet_1_T16&aut=Meillet, Antoine&txt=1&hd=1

    Ceux qui auront le courage de lire ce texte, probablement affreusement sexiste, constateront qu’il est basé sur une science beaucoup plus solide que la bouillie idéologico-moraliste de Mme Khaznadar et ses compères. Que M. Meillet n’avait pas besoin de faire des micro-trottoirs avec un dessin de femme préhistorique pour constater que « pour le sentiment d'un Français du peuple, le mot ‘homme’ désigne avant tout l'opposé de la femme. » Et qu’en outre, le double sens du mot homme en français n’a rien à voir avec la « mentalité archaïque », puisque c’est une innovation du français et de l’anglais par rapport aux langues indo-européennes plus anciennes (latin, grec, germanique, sanscrit…)