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  • Un délire de psys: le syndrome d'asperger

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    On sait que pour les besoins de l’industrie pharmaceutique, le manuel des désordres mentaux (DSM) s’enrichit de nouvelles maladies à chaque édition. Antidépresseurs fraise tagada pour tout le monde ! On a ainsi « répertorié » des dizaines de troubles et de syndromes, plus vagues et incertains que les programmes de Hollande et de Macron réunis. Borderline, personnalité évitante, éreutophobie, j’en passe et des meilleures. Les fumeurs de joints et autres épaves qui se sont fait cuire la cervelle à coup de binge drunking peuvent ainsi retrouver une identité. « Si j’ai pas de travail ni de diplôme, c’est parce que je suis borderline vous comprenez. Heureusement je vais mieux depuis que le docteur Goldstein m’a prescrit des smarties au vallium. » Mais bien sûr.

    Rassurer les demeurés égocentriques en leur soutirant quelques sous au passage, passe encore. Faire croire aux personnes à la fois cérébrales et réservées (ce qui va souvent de pair) qu’elles sont autistes, et souffrent donc de problèmes mentaux, est en revanche un scandale. Je veux parler du syndrome d’Asperger, médiatisé par certains films, et plus récemment sur les plateaux télé et via certains reportages. En gros, si vous avez des difficultés à communiquer avec les autres, que vous êtes un peu solitaire, mais que vous adorez lire et apprendre des choses, vous êtes un taré en puissance.

    Premier problème : pas un de ces asperger ne se ressemble. Ils ont globalement des problèmes d’élocution et des tics comportementaux, souvent un gros problème de confiance en eux et des soucis phénoménaux de garde-robe et de coiffure mais rien de flagrant ou d’universel. Même déguisé en présentateur météo, on reconnait un trisomique au premier coup d’œil. Un asperger, c’est beaucoup, beaucoup moins évident.

    En creusant un peu la théorie, d’ailleurs, on s’aperçoit que les critères de diagnostic sont incroyablement flous et variables. Beaucoup d’asperger maitrisent bien le langage, quelques-uns non. Ils ont généralement peu d’imagination, mais c’est parfois l’inverse. Certains sont en couple, d’autres n’arrivent pas à parler aux filles. Un magma de psycholoconnerie où l’on lit tout et son contraire, sans parler des « tendances » qui concernent pas mal de monde : être maladroit, harcelé à l’école ou s’intéresser aux dinosaures et aux jeux vidéo !

    La quasi-totalité des intellos/geeks peut se reconnaître plus ou moins là-dedans. Du coup, on nous diagnostique autistes asperger la moitié des inventeurs et des artistes, de Léonard de Vinci à Bill Gates. Il faut être totalement fou, en l’occurrence, pour accorder crédit à ces calembredaines. Le syndrome d’asperger a déjà des contours très flous pour un patient qui se rend en consultation. L’appliquer à des morts, sous prétexte qu’ils travaillaient du chapeau, c’est de la bêtise pure. Michel Ange était un artiste. Il avait donc une sensibilité hors du commun. Bingo, c’était un autiste asperger ! 

    Ce qui me gêne aussi dans cette affaire, c’est le communautarisme qui va avec. Forum d’aspis, associations d’aspis, dénonciation de « l’autismophobie », la totale. Des gens qui avaient leur vie propre, leur personnalité propre ne se définissent plus que comme aspergers. Des born again de la psychologie en quelque sorte. Dans le genre, une certaine Julie Dachez fait figure d’étalon. La gonzesse a plaqué son boulot et son copain depuis que son psy lui a fait croire qu’elle était trop différente des autres pour vivre normalement. Et selon elle, bien sûr, c’est une réussite. Moi, je dirais que des conneries pseudo-scientifiques, distillées au mauvais moment, ont foutu sa vie en l’air.

    Les grands spécialistes le reconnaissent eux-mêmes : « le syndrome se situe sur un continuum sans rupture qui se dissout à son extrême dans la normalité ». Autrement dit, l’autisme léger, ça consiste à être timide et intello. Tout le monde y gagne : les dealers pharmaceutiques, qui peuvent écouler leurs saloperies, les psys qui racontent des conneries à 70 euros de l’heure, et les gens qui ne correspondent pas à la norme, enfin libérés du poids de leur différence grâce à un diagnostic bidon.  

    Beaucoup disent que le syndrome d’asperger leur a apporté une explication, une grille de lecture qui éclaire tout. Depuis Dumézil…ou le féminisme…ou plutôt le marxisme…Ah non je sais, le monothéisme, je me méfie des grilles de lecture qui fournissent une explication providentielle, unique et géniale à toutes nos questions. Regarder le monde à travers une feuille de plastique rouge, c’est bien joli, mais le monde n’en est pas entièrement rouge pour autant.

    Encore un truc pour la route : si avoir des facilités à apprendre et des difficultés à communiquer est un désordre mental, qu’en est-il de l’inverse ? La terre regorge de braves gens très sociables mais incapables de lire un livre ou de mémoriser des choses complexes. A quand le diagnostic ?

  • La météo sur France 2 ou comment s'acheter une bonne conscience

     

    Vous harcelez vos collègues ? Vous menez la vie dure à ceux dont le physique vous déplait ? Vous avez poussé la petite timide 1ère de la classe au suicide quand vous étiez au collège, et vous culpabilisez ? Pas d’inquiétude : il suffit de quelques minutes de mise en scène pleine de bons sentiments pour vous racheter une virginité plus solide que celle de tous les saints catholiques réunis.

    Tenez la fameuse météo de France 2 dont presque tout le monde rigole en privé et qu’on se sent obligé de louer en public. Loin de moi l’idée de me moquer de cette pauvre fille, mais quand même… A quoi rime ce spectacle, au juste ? On va me dire qu’il s’agit juste de faire plaisir, de montrer qu’elle est comme les autres. Raisonnement tordu : si justement on est sommés de s’extasier devant ça, et si France 2 réalise ce caprice individuel en grande pompe, c’est que la personne n'est pas considérée comme normale. Et le stade suivant, c’est quoi ? Faire co-présenter le 20 heures par des syndromes de Tourette qui diront couille et bite toutes les dix secondes ?

    La société actuelle, derrière ses façades en carton-pâte, est intolérante à l’extrême. Elle passe son temps à exclure tous ceux qui s’écartent de la norme d’un demi-centimètre. Le harcèlement à l’école et au travail, la violence inouïe qui se déchaine sur les réseaux sociaux sont là pour en témoigner. Et l’on voudrait nous faire croire que tout va bien avec 2 minutes de tolérance ostentatoire ? Qu’on commence déjà par ne plus emmerder les petits gros, les grands bigleux et les filles qui ne s’habillent pas à la mode, et ensuite on pourra jouer aux champions de la tolérance que les handicaps les plus lourds ne gênent pas.

    Ce mélange d’hypocrisie et de bonne conscience est insupportable. C’est la version gauchiste et contemporaine du riche qui méprise ses petits employés toute la semaine et se rachète le dimanche à la messe en donnant 100 balles aux pauvres. « Comment, tu n’as rien donné à la quête ? Quel manque de compassion ! » Laver tous ses péchés d’un coup de baguette magique, et pouvoir en prime s’enorgueillir de ça, c’est quand même génial, avouons-le.

    En France, l’écrasante majorité des grossesses d’enfants trisomiques dépistées aboutit à un avortement, mais la populace raffole du spectacle de ceux qui arrivent à terme et moralise les gens qui y voient incohérence et mauvais gout. Faudra quand même que les casuistes de gauche m’expliquent, parce que moi, je m’y perds un peu.