La perversion dans la cité commence par la fraude des mots, dit une citation, hélas non référencée, de Platon. Quel plus bel exemple que le phénomène des « rondes », lancé par divers médias depuis quelques années ? Sous prétexte de réagir aux standards, il est vrai ridicules, de la mode actuelle, qui glorifient des asperges anémiques totalement disproportionnées, divers sites internet/magazines/blogueurs se mettent à faire l’apologie de l’obésité, renommée pour l’occasion « rondeur ». Les vraies femmes, Monsieur, elles font 80 kilos ! Et encore. La fameuse Lizzie Miller, qui a fait la une d’un magazine il y a quelques années, du haut de son mètre 80 et de ses 79 kilos, ne serait pas tout à fait ronde, si j’en crois certains spécialistes. Pulpeuse, tout au plus, voire maigrichonne !
Un rapide coup d’œil aux statistiques, en admettant que la réalité ne vous saute pas aux yeux, montre bien qu’on se fiche de nous: la femme française moyenne fait en moyenne 1m62 pour 60 kilos. Les filles d’un mètre 80, grosses ou non, sont plutôt rares. Par conséquent, Lizzie Miller et ses copines (les fameux mannequins plus size, ces grandes duduches censées représenter les « femmes normales », les « vraies femmes ») ne représentent morphologiquement qu’une infime minorité, je ne sais pas moi, les basketteuses qui ont arrêté le sport, peut-être. La femme moyenne, certainement pas.
Le phénomène s’accompagne, comme tous les délires idéologiques, d’une certaine agressivité, et d’une bonne dose de mauvaise foi. Les médecins, qui vous expliquent qu’une femme en bonne santé ne peut pas faire le poids d’un hippopotame sont d’odieux charlatans au service de Slim Fast. Celles qui ne se reconnaissent pas dans les formes, à vrai dire monstrueuses, de Tess Holliday sont des idiotes endoctrinées. Quant aux filles menues, on les traite de planche à pain, et il est bien entendu qu’elles ne représentent pas les vraies femmes. Car bien sûr, ceux qui se plaignent de stigmatisation sont toujours les premiers à emmerder les autres dès que le vent tourne un peu.
Propagande oblige, on réécrit également l’histoire, avec des vidéos visant à faire croire que les civilisations passées avaient des canons de beauté semblables à ceux que l’on veut imposer. Voyez par exemple celle-ci : https://www.youtube.com/watch?v=Xrp0zJZu0a4
La manipulation, notamment en ce qui concerne le soi disant idéal grec, est évidente. Les imbéciles ont d’ailleurs mis une statue d’Aphrodite sur la droite, qui jure totalement avec le modèle. Et ne parlons pas de l' idéal victorien. A côté de Courbet, qui aimait visiblement la viande, on trouve les Vénus bien en chair, mais proportionnées, de Bouguereau et Cabanel ainsi que les frêles figures féminines des préraphaélites. Dommage que nos contemporains, qui aiment tant les nuances, soient incapables de les voir là où elles sont.
Changement artificiel du sens des mots, refus des réalités tangibles, agressivité systématique, réécriture de l’histoire. Le phénomène des « rondes », aussi dérisoire qu’il puisse être, réunit tous les ingrédients d’une manipulation idéologique.
Commentaires
Bonjour, je me demande si je dois faire le tour de vos publications ( je n'ai pas dis article ... ) pour vous trouver une sympathie via votre écriture ou si vous êtes réellement odieux.
Quand in ne connait pas un sujet et qu'on se permet pourtant d'y balancer des "vérités" on est clairement loin du journalisme.
Madame Holiday est monstrueuse? ... C'est une personne. Je veux dire, réelle. Quelle est le rapport avec un monstre? Quelle gratuité ...
Savez vous seulement que les modèles "plus size", de base, représentent une bonne partie de la population ? Savez vous que plus d'un tiers des françaises fait au delà du 42 ? Savez que le corps d'une femme n'est pas un sac à main, il est vivant, il n'est pas un faire valoir, et donner la vie laisse des traces.
Vous le savez. La première partie de votre récit est plutôt juste.
Seulement le monde de la mode ( totalement puant ) ne représente pas ses acheteuses, c'est absurde. Comment s'imaginer dans le vêtement ? Comment constater la tenue du vêtement en 52 ( ma taille ) si une pubère ou une photoshopée le porte. Vous conviendrez qu'il est logique de proposer des visuels qui correspondent.
Nous sommes en 2017, une grosse n'a pas besoin de l'approbation de x, de y de sa Mère, du voisin, de l'inconnu, du journaliste etc pour avoir l'autorisation de vivre pleinement comme n'importe qui.
"viande" ... sic
Non les rondes ne sont pas un phénomène. Elles sont réelles et n'ont pas moins de rêves et d'existence que les autres femmes. Vous parlez sûrement des ces créatures dans les magazines, moi aussi elles me fatiguent : ventre plat, grosses fesses. L'objetisation partout.
J'ai un regard moins sale sur les corps, rien de plus normal car je ne vis pas dedans. Une personne, ça se respecte, peu importe son aspect, on ne sait pas ce qu'il s'est passé dans la vie portée dans ces corps. Un peu de bienveillance, bon sang !
Toute ma scolarité ( 20 piges c'est long ) on a volontairement gommé mon prénom pour le remplacer par la grosse vache, sale grosse, l'imbaisable, le stremon ( monstre ... bravo, vous connaissez ce mot ), grosse baleine et j'en passe des plus moches.
Des inconnus à mon moi m'ont refusé la dignité, parce que grosse.
J'ai eu du mal à m'y faire mais aujourd'hui à 36 balais, quand je dis de moi que je suis grosse, les gens tentent de me rassurer "oh mais non c'est pas vrai". Si, c'est un adjectif, utilisé comme un outil d'oppression, je me le réapproprie.
Si les femmes qui souffrent de discrimination souhaitent un mot plus doux à l'oreille et au cœur, respectez le !
J'ai vécu des agressions, des humiliations, au travail, dans le milieu médical, dans la rue, les transports, la famille ... ça suffit !
Qu'on nous foute la paix ! Il faut bien qu'il y ait des grosses qui portent les vêtements que les grosses achètent ( non sans difficultés ). Nous existons, de quel droit vous posez un regard aussi sévère sans consulter les concernées?
Si vous souhaitez de la lumière, vous avez mes coordonnées.
Bien à vous
Attendez, j'oubliais ... votre illustration. C'est pas de l'irrespect peut être?
La satire est par nature irrespectueuse, irrévérencieuse, et dans un monde où la campagne présentielle se résume à une suite d'hommages rendus à des totems, cela ne fait pas de mal, avouons-le.
Tess Holliday ne correspond pas à mon idéal, pas davantage que la ridicule Kate Moss et ses 40 kilos. Ces filles sont surement des êtres humains, mais elles propagent une image morbide du corps féminin, chacune à sa manière. Et les filles normales dans tout ça ? Quelle est cette société malade qui refuse de leur accorder une photo pour privilégier des fils de fer, puis, par contrecoup, le contraire ?
Par ailleurs, notre société crève de ne pas savoir nommer les choses, en utilisant en permanence des euphémismes. Les sourds sont des malentendants, les aveugles des malvoyants, les demeurés des personnes en situation de handicap mental, les cancres des élèves en difficulté. Appeler des personnes en surpoids "rondes", c'est peut être adoucir la réalité, mais c'est surtout la travestir.
Bien vu Cleomenes ! On cherche à nous faire croire que les hippos* sont de très belles femmes. C'est agaçant cette manière qu'à la société d'ériger des tares en vertu par "esprit de tolérance" Mais on est où la !? #AllezLesGrosOnSeMetAuSport
*potames
Que j'aime cette ironie de gauche qui est plus pertinente prise au premier degré qu'au second...
Je ne suis pas de gauche :) C'était du premier degré. J'avoue avoir écrit ce commentaire dans l'espoir fugace que la commentatrice Maud le lise :p Histoire de lui donner un peu d'urticaire :)
Sinon j'adore votre blog :)
Bonne journée.