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Le salut: une vieille soupe qui fait toujours recette

Panoramix Astérix potion magique

 

 

 

 

 

 

 

Depuis des millénaires, des sectes (au sens large et non péjoratif du mot), avec plus ou moins de succès, promettent aux gogos d’être « sauvés », à condition de croire à ci ou ça, et de verser le denier de l’Eglise, bien entendu. Contrairement à ce qu’on imagine communément, ces fables n’ont pas commencé avec le christianisme, mais existaient déjà des siècles auparavant, avec ce qu’on appelle communément des « dieux sauveurs », les « cultes à mystères », ou plus généralement « les cultes orientaux », car toutes ces bêtises viennent souvent de l’est, il faut bien l’avouer. La faute à un soleil trop persistant ? Laissons aux plus sages que nous le soin de l’éclaircir.

Toujours est-il  que les dieux sauveurs ont du succès depuis un bon bout de temps, et que les manifestations modernes de ce phénomène ne sont jamais  que la version la plus aboutie de cette soupe spirituelle. Dans l’Athènes classique déjà, ça faisait un tabac parmi le bas peuple, les ignorants, les malheureux, les illettrés, exactement comme  certains cultes actuellement dans le tiers-monde et les banlieues pauvres des pays riches.

On aurait du mal à lister les dieux sauveurs que l’histoire a connus (Nietzsche, dans une page lumineuse, appelle cela le « christianisme latent », et rappelle judicieusement que la religion contre laquelle Epicure et Lucrèce vitupéraient, c’était cela, bien davantage que les cultes traditionnels). A chaque fois, qu’il s’agisse d’Attis, d’Adonis, de Mithra ou d’un autre, c’est plus ou moins la même fable d’un dieu venu aider les hommes, et qui les a sauvés. Sauvés de quoi, on se le demande, car à ce que je sache, les adeptes de ces cultes ne sont préservés d’aucun des maux qui accablent les autres hommes : maladie, accidents, vieillesse, mort plus ou moins violente. Qu’on me cite en quoi la vie des hommes est meilleure depuis les années 30 (de notre ère, j’entends), ou depuis la venue de je ne sais quel autre «dieu sauveur ».

Mais attends Cléoménès, t’as rien compris ! Le salut, le paradis éternel, les pucelles en rab et tout le tralala, ça va venir A-PRES ! En attendant faut être sage. Pas dépasser les bornes. Faire ce qu'on te dit. Et donner 10 balles le dimanche à la paroisse (ou 10/100 de son salaire chez les plus exigeants).

Je ne voudrais pas paraître néo-pyrrhonien aux entournures, mais tout de même, ça sent l’entourloupe… On promet monts et merveilles, mais c’est invérifiable. Et ce qu’on nous demande de mettre en jeu dans cette affaire, ce n’est rien de moins que notre vie. L’arnaque est géniale puisque la rémunération qu’on vous promet, ça se passe post mortem et que par conséquent, le mensonge ne peut pas être prouvé.

Résumons donc : des dieux sauveurs qui n’ont rien sauvé du tout, mais qui vous promettent d’être sauvé dans le futur, à condition de marcher droit. Il fallait y penser.

 

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